Au cœur du quartier du Marais, à deux pas de la place des Vosges, Alfredo Escobar a créé un lieu culturel fort inspirant.

Un espace dédié à la mise en avant d’artistes, écrivains et autres figures emblématiques de la culture colombienne.

« Les gens connaissent la Colombie pour son café – réputé le meilleur du monde – et aussi malheureusement pour ses fameux cartels. Moi je veux montrer qu’il existe une culture et des artistes contemporains colombiens qui ne sont pas assez (re)connus … J’ai donc eu envie de créer cet espace où j’organise régulièrement des expositions d’artistes – essentiellement originaires de Colombie mais pas seulement. J’ai aussi lancé une plateforme de vente d’art en ligne où les artistes peuvent présenter leurs œuvres et se faire connaître du public et des collectionneurs d’Art. »

Et savez-vous ce que veut dire « Muisca » ?

Les Chibcha (ou Muisca comme ils se dénommaient eux-mêmes) étaient au début du XVIe siècle l’un des groupes indigènes les plus importants de l’actuel territoire de la république de Colombie. Quand, en 1537, les troupes espagnoles arrivèrent sur les hauts plateaux de la Cordillère orientale, elles trouvèrent un peuple aborigène qui était parvenu à développer une culture plus avancée, par certains de ses aspects, que celle de leurs voisins des basses terres tropicales et subtropicales. […] Source Encyclopedia Universalis

Rien de surprenant à ce que notre entrepreneur Alfredo Escobar ait choisi ce nom pour sa Galerie.

Une galerie d’Art jumelée à un espace lounge

Cet espace dédié au café (l’un des meilleurs qu’il m’ait été donné de goûter) propose un délicieux brunch le dimanche…

Car Alfredo , parallèlement à son projet artistique et culturel de mise en avant d’artistes, s’occupait d’ESCO CAFÉ (dont le siège se trouve rue de Turenne au cas où vous passeriez dans le coin) le spécialiste de café de grands crus provenant des plantations de producteurs colombiens indépendants.

(Cliquez ICI si vous souhaitez en savoir davantage et vous procurer le kit de découverte)

Et bien évidemment, dans le corner Lounge de Muisca, des dégustations de café (et vous apprendrez aussi plein de choses par exemple pourquoi tel café – en fonction de son origine – sera plus doux et tel autre plus corsé

Le Brunch du dimanche … à tester absolument !

Alors si vous aimez le jus d’oranges pressées, les matchas latte, , les granolas maison, le ceviche de crevettes, l’avocado toast (servi sur un délicieux pain brioché) et … la mousse au chocolat la plus originale qui soit (je ne vous en dis pas plus !) réservez vite pour le brunch de dimanche car l’adresse commence à être très connue et les tables sont vite prises d’assaut.

Les artistes qui exposent à Muisca

Le « Réalisme magique », d’où l’exposition récente qui s’est tenue à Muisca Art Space tire son titre, est directement lié à la littérature sud américaine (on pense à Alejo Carpentier (Cuba), Octavio Paz (Mexique) ou Mario Vargas Llosa (Pérou)… pour ne citer qu’eux… mais c’est plus particulièrement aux romans merveilleusement extraordinaires de l’écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982, qui à mon avis est le plus représentatif de ce mouvement littéraire.

Paysages luxuriants, personnages exubérants, hauts en couleurs, évoluant dans des univers où se mêlent réalité et magie, où il est normal que l’on puisse emporter sa femme devenue lilliputienne dans sa poche, où les conversations avec les morts sont fréquentes , où les éléments de la nature se déchaînent en fonction de l’attitude des humains, et où il n’est pas rare qu’humains ou/et animaux soient pourvus d’étranges pouvoirs…

Moi j’adore cette littérature !

Mais pour revenir à l’exposition : quatre artistes se partageaient les lieux.

Margarita Robert Assis

« Je suis une artiste peintre d’origine colombienne résidant en France depuis onze ans, un pays avec une langue, une culture, un territoire, totalement différents de ceux de mon pays natal. Ma mémoire est de ce fait constamment confrontée à deux réalités. L’une réside au fond de moi sous la forme de souvenirs, l’autre m’accompagne quotidiennement... » Margarita Robert Assis

« Ma peinture est le lieu de rencontre entre passé et présent... » Margarita Robert Assis

Jhon Sanchez

Utilisant exclusivement une technique au stylo, l’artiste questionne différentes thématiques en dessinant une seule partie du corps : les mains.

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Jhon SANCHEZ – The Muisca Art Space
crédits photos Zenitude profonde le mag

 » Tout est fait au stylo bille, y compris la partie opaque qui constitue le fond. J’utilise cette technique depuis plus de dix ans, les mains et surtout la posture des mains permettent d’exprimer tant de choses…Parfois je demande aux gens que je croise s’ils m’autorisent à photographier leurs mains car mon travail ne peut se faire en direct puisqu’une seule oeuvre me prend environ un mois.

Jhon Sanchez zenitudeprofondelemag.com
Réalisme magique – The Muisca Art Space – Jhon Sanchez
Crédits photos zenitude profonde le mag

« Je suis très fier d’avoir pu faire cette collaboration avec une brodeuse car le travail des mains prend tout son sens dans ce métier, et cela correspond à ce que je fais moi-aussi … » Jhon Sanchez


Jhon Sanchez vit et travaille à Paris depuis 2019. Il a étudié aux Beaux-Arts de Cali, où son travail artistique a été qualifié parmi les meilleurs montrés à l’exposition collective « LA UNO ». Ici il s’est fait connaître avec son œuvre « LAMENT » réalisée avec sa technique au stylo.

Troisième artiste : Claudia de la Hoz un parcours entre histoire de l’Art et décoration d’intérieur …

Arrivée en France il y a une vingtaine d’années pour poursuivre ses études, Claudia da la Hoz a étudié l’histoire de l’art, puis l’architecture d’intérieur, métier qu’elle a exercé plus de 15 ans.


« J’ai commencé à peindre pendant le confinement, il y a 2 ans. J’ai créé trois séries dont « Les jardins secrets », une trentaine de travaux dédiés aux petits jardins d’extérieur où se cachent les micro-mondes, les fleurs sauvages, les arbres et autres forêts mystérieuses…Il y a toujours un arbre ou/et des fleurs dans mes créations. Je crois beaucoup au lien qui nous unit à la terre, la nature, la vie …
En deux ans, j’ai déjà exposé dans plusieurs galeries parisiennes et je suis très fière aujourd’hui que mon travail ait intéressé l’un des plus grands designers en matière de décoration d’intérieur qui a acheté l’une de mes oeuvres… »

Nous reviendrons probablement très bientôt sur ces artistes mais vous pouvez d’ores et déjà retrouver leurs oeuvres sur la Galerie en ligne de The Muisca .

Je ne saurais terminer cet article sans évoquer OFRENDA, l’exposition qu’accueille la Muisca Art Space pendant le mois de novembre.

N’ayant malheureusement pas pu me rendre au vernissage, je n’ai pas encore découvert les oeuvres des artistes, à l’exception de Xiaoyun Fan avec laquelle j’ai échangé dimanche dernier lors du brunch).

J’y vais au plus vite et je vous en parlerai sur ma page Instagram.

Par contre je peux d’ores et déjà vous parler de « la fiesta de los muertos » (ceux qui ont vu Coco et ont comme moi été émus jusqu’aux larmes savent de quoi il s’agit .

Le dia de los muertos (ndlr: jour des morts) est une véritable fête au Mexique. Ce jour-là, on attend le retour temporaire sur terre des êtres chers décédés. Les Mexicains vont d’un cimetière à l’autre en jetant des pétales de fleurs et en allumant des bougies afin de guider les âmes vers les tombes. On célèbre ses morts en déposant des offrandes sur des autels à la mémoire des disparus. Contrairement à ce qui se passe en France , on chante et on danse au Mexique car c’est un jour heureux et convivial.

Ofrenda est au départ un autel destiné à la mémoire des morts.

Il se compose de plusieurs niveaux qui représentent les étapes que l’âme doit traverser pour se rendre au ciel. Les Mexicains célèbrent ce passage et confectionnent une Ofrenda.

Tout comme les Aztèques et les Mayas, les Muiscas faisaient régulièrement des offrandes composées d’or ou de nourritures destinées à leurs dieux.

Le but de cette exposition est d’offrir l’art pour enrichir l’univers, la terre et le monde.

Cette exposition mettant en avant le travail de ces artistes colombiens et internationaux, est une «Ofrenda» faite au monde dans l’espoir de le rendre meilleur.

Pour ma part, je suis ravie d’avoir découvert ce lieu culturel et de vous le présenter ici.

On ne peut que féliciter Alfredo Escobar de cette formidable initiative et souhaiter un grand succès à ce projet culturel.