Synopsis : Pris dans les rails du temps qui passe, le clown Gramblanc nous livre ses obsessions, ses angoisses et ses passions où les couleurs, la gourmandise des pigments et l’expérience chromatique jouent un rôle obsédant aussi essentiel que dérisoire.

Emporté par sa vitalité instinctive, son amour de la vie, sa gourmandise des pigments et ses codes d’honneur chevaleresque, son monde insensé et attachant se dessine peu à peu sous nos yeux, oscillant entre mélancolie enfantine et explosion de couleurs.

Mon avis :

Jean Lambert-wild livre dans ce seul en scène une prestation éblouissante de cynisme et de réalisme.

Le texte est incroyable, vrillant entre lexique de la couleur et lexique de la guerre. On ne sort pas indemne de ce texte qui est d’une beauté, d’une fragilité et aussi d’une gravité face à la vie.

Voir ce clown Gramblanc mourir de couleurs à petit feu est vraiment surprenant.

Je me suis posé la question de ce costume rayé de façon si délicate..,.

Ne serait-ce pas une page blanche et les lignes pour écrire le dernier monologue d’une vie?

Peut-être, au vu de la seule personne qui éblouit ses derniers instants : l’assistante revêt des couleurs primaires pour inciter le clown à s’émerveiller des dernières minutes de son existence.

On aurait pu l’écouter pendant des heures mais le partage avec le public apporte une rythmique très ludique au spectacle. Comme s’il était nécessaire aux spectateurs d’intégrer les dernières volontés de ce comédien au nez pas si rouge que ça mais plutôt au blanc livide et aux oreilles rouges. Une manière de divertir avec l’ouïe. Être dans l’écoute et avoir de la répartie : je pense que c’était une manière pour Jean Lambert-wild de désigner quelqu’un qui saurait le divertir : le péteur.

Je me suis demandé à quel moment l’émotion serait au firmament : tout simplement avec de la lumière et de la couleur pour permettre d’être dans un voyage. Un voyage qui exprime sa gravité par les boules suspendues au corps comme une métaphore d’un cancer qui le rongerait.

Le temps passe à une vitesse dans ce spectacle

Il emporte notre raison et laisse notre conscient à l’écoute ce qui peut interpeller : l’entre-soi. Entre conscience et imaginaire : passer de l’enfance au terrible monde adulte ou peut-être inversement.

En tout cas, je me suis laissé surprendre par cette mise en scène intrigante et circulaire comme pour laisser les minutes s’échapper du foutu temps qui passe.

Merci à Jean Lambert-wild pour cette interprétation si juste…

Maxime Patrault

Crédits photos Tristan Jeanne-Valès

Coloris Vitalis

Texte Catherine Lefeuvre

Direction Catherine Lefeuvre, Jean Lambert-wild

Avec Jean Lambert-wild, Aimée Lambert-wild

Théâtre de Belleville du 7 au 31 janvier 2023

Lundi et Mardi à 19h15

Samedi à 17h

Dimanche à 17h30

à partir de 12 ans

Durée : 50 min

Théâtre de Belleville

16 passage Piver 75019

N’hésitez pas à suivre le site de la compagnie : plusieurs spectacles sont en tournées