À l’heure où nos smartphones contiennent de multiples éléments relatifs à notre vie privée, qu’en est-il du respect de l’intimité numérique au sein des couples en France ?

L’espionnage du téléphone portable de la personne avec laquelle l’on vit est-elle une pratique courante ? Qui concerne-t-elle plus spécifiquement ? Et quelles en sont les conséquences ? 

Afin de répondre à ces questions, Flashs et Le Journal du Geek ont confié à l’IFOP le soin d’interroger plus de 2 000 Françaises et Français sur ce que les anglo-saxons nomment le Snooping.  

Il ressort des résultats de cette enquête que nombreux sont celles et ceux qui n’hésitent pas à franchir le pas, par simple curiosité ou pour confirmer des doutes, et à découvrir souvent un mensonge, une infidélité ou encore la fréquentation cachée de sites pornographiques ou de rencontres. Ce phénomène, qui concerne massivement les plus jeunes, n’est pas sans conséquences sur l’harmonie des couples concernés et engendre son lot de tensions, voire de ruptures.

Les chiffres clés

  • 4 Français sur 10 ont espionné le smartphone de leur partenaire ;
  • 67% des femmes de moins de 35 ans disent l’avoir déjà fait ;
  • 28% des personnes interrogées ont consulté à son insu les messages privés de la personne avec laquelle elles vivent ou ont vécu ;
  • 50% de celles et ceux qui ont fouillé dans le téléphone portable de leur conjoint.e y ont découvert quelque chose qui leur était caché ;
  • 57% des moins de 25 ans ont été victimes d’une violation de leur intimité numérique par leur partenaire ;
  • 52% des personnes ayant subi des violences physiques de leur partenaire ont été espionnées par ce dernier contre 27% de celles qui n’en n’ont jamais subi. 

DÉTAILS DE L’ENQUÊTE

EXPÉRIENCE ET PRATIQUE DU « SNOOPING »

Une pratique jeune et féminine
4 Français sur 10 indiquent avoir déjà fouillé dans le portable de leur conjoint(e) et 1 sur 4 dit le faire actuellement, que ce soit de temps en temps ou régulièrement ;
Les femmes (44%) sont plus nombreuses que les hommes (35%) à l’avoir fait au cours de leur vie ;
Le snooping est particulièrement répandu chez les moins de 35 ans puisque 67% des femmes et 56% des hommes appartenant à cette tranche d’âge y ont succombé.
Messages privés et réseaux sociaux

60% des femmes âgées de moins de 25 ans (vs 42% des hommes) disent qu’elles regardent qui suit leur partenaire ou est suivi par lui sur les réseaux sociaux ;
28% des Français ont déjà consulté à son insu les messages privés de la personne avec laquelle ils étaient / sont en couple, un phénomène plus féminin (32%) que masculin (23%).

35% découvrent que leur partenaire leur ment
La moitié (50%) de celles et ceux qui ont espionné le smartphone de leur partenaire indiquent y avoir découvert quelque chose dont ils n’avaient pas connaissance ;
Le mensonge arrive en tête des citations (35%), suivi par des conversations ambigües ou empreintes de séduction (29%) et le maintien d’une relation avec un/une ex-partenaire (21%). Et près d’1 personne sur 5 (19%) a trouvé à cette occasion les signes ou les preuves d’une infidélité ;
Si les femmes découvrent plus fréquemment que leur conjoint consulte des sites pornographiques (22% vs 14%), les hommes sont en revanche plus nombreux à apprendre que leur partenaire a dépensé de l’argent sans qu’ils le sachent (22% vs 13%) ou qu’ils sont dénigrés auprès de proches (16% vs 13%).

Quand votre partenaire s’est procuré vos codes d’accès…

Près de 6 jeunes sur 10 ont déjà été espionnés
Quand 41% des personnes interrogées déclarent, avoir déjà été espionnées par le biais de leur téléphone, les chiffres s’affolent chez les plus jeunes : 66% des hommes et 52% des femmes de moins de 25 ans disent en avoir été victimes ;
Si le fait d’installer un système de géolocalisation à l’insu de son partenaire reste heureusement marginal – 21% des hommes de moins de 25 ans indiquent néanmoins que cela leur est arrivé ; 24% des répondants ont déjà constaté que la personne avec laquelle ils vivaient possédait leurs codes d’accès sans qu’ils le sachent.

Plus de victimes de snooping chez les victimes de violences

35% de celles et ceux déclarant avoir été victimes de violences physiques de la part de leur partenaire ont déjà fait l’objet d’une confiscation de leur smartphone! (Une situation vécue par seulement 4% des personnes n’ayant jamais subi de violences de ce type)


27% des sondés n’ayant pas été victimes de violences physiques indiquent que leur partenaire a déjà fouillé dans leur téléphone portable, la proportion monte à 52% chez les victimes de telles violences.

Edifiant !