La nouvelle exposition du MUS-Musée d’Histoire Urbaine et Sociale de Suresnes, retrace l’histoire de l’hygiénisme dans les villes de 1802 à nos jours.

Depuis plusieurs mois, la question de l’hygiénisme est revenue au premier plan des grands enjeux sociétaux.

Face à une crise sanitaire sans précédent, les politiques du monde entier sont confrontés à un nouveau virus pour lequel il n’existe pas encore de remède.

Pour lutter contre sa propagation en attendant un vaccin, l’espace urbain s’adapte (sens de circulation des passants dans les lieux publics, points de distribution de gels…) et les populations sont sensibilisées et modifient leurs comportements (prévention, distribution et port de masques obligatoire…).

Si ces grands changements bousculent notre quotidien et l’espace public, nos villes ont déjà connu de grandes épidémies …

Des épidémies qui ont bouleversé leur architecture. Et c’est cette histoire que dépeint l’exposition C’est du propre !.

Le MUS, spécialisé dans l’urbanisme social, possède un très large fond dédié aux évolutions sanitaires.

Dès 2019, émerge l’idée, rattrapée depuis par l’actualité, de créer une exposition sur la thématique de l’hygiène.

Au début du XIXe siècle, le constat est sans appel…

L’explosion démographique des villes et leur insalubrité engendrent de nouvelles épidémies : typhoïde, tuberculose, choléra touchent une grande partie de la population et n’épargnent personne.

C’EST DU PROPRE! L’HYGIÈNE ET LA VILLE DEPUIS LE XIXÈME SIÈCLE AU MUS

Si les avancées médicales n’apportent pas encore de remèdes aux virus, une réflexion est menée afin d’en limiter les causes. Ainsi, les processus de prévention de l’apparition d’une maladie sont-ils au cœur de la recherche médicale.

Après l’observation des modes de vie et la découverte des microbes, des certitudes apparaissent : le manque d’hygiène est mauvais pour la santé, l’humidité et les lieux sombres favorisent le développement des maladies.

Aux grands maux les grands remèdes…

Penseurs, scientifiques, philanthropes et politiques se concertent et leurs réflexions se fédèrent dans le mouvement hygiéniste afin de contrecarrer la propagation des épidémies. Chantier pharaonique, le combat contre la maladie va passer autant par l’assainissement de la ville (tout-à-l’égout, eau potable, lumière dans les logements…) que par l’éducation des populations (apprentissage des principes d’hygiène développés par les scientifiques, campagnes de sensibilisation…).

La lutte contre les épidémies ne se joue donc pas seulement dans le cadre restreint du foyer, elle prend également place dans l’espace public, comme en témoignent les grands travaux du siècle dernier.

C’EST DU PROPRE! L’HYGIÈNE ET LA VILLE DEPUIS LE XIXÈME SIÈCLE AU MUS DE SURESNES

L’exposition « C’est du propre ! L’Hygiène et la ville depuis le XIXe siècle » a pour vocation de s’inscrire dans la tradition hygiéniste.

Accessible à tous, elle dispose de nombreux dispositifs de médiation comme le Char d’Hygie, réinterprétation des camions d’hygiène qui circulaient dans les villes au début du XXe siècle afin d’éduquer les populations. Il retrouve aujourd’hui son ancienne fonction puisqu’il permet de sensibiliser les plus jeunes tout en s’amusant.

Mais cette dernière n’est pas constituée uniquement des œuvres du musée suresnois, elle a en effet généré la découverte de trésors oubliés : une maquette d’immeuble salubre en coupe présentée lors de l’Exposition universelle de 1889 a été retrouvée par le Musée des arts et métiers dans ses réserves et restaurée pour l’occasion.

Un éclairage unique et ludique à la découverte de l’histoire de l’hygiène dans la ville.

À PROPOS DU MUS

Après une rénovation, le musée a rouvert ses portes en juin 2013 dans l’ancienne gare de Suresnes-Longchamp réhabilitée et agrandie par une extension contemporaine.

Baptisé en 2010, le MUS est l’héritier du musée de Suresnes créé grâce aux collections de plusieurs érudits locaux à partir de 1890.

En 1926, le maire de Suresnes, Henri Sellier, décide de créer un musée municipal permanent géré par la Société historique et artistique.

En 1953, le musée est officiellement remis par le président de la Société historique, René Sordes, au maire de Suresnes qui le réorganise et lui donne son nom. Il passe alors sous la tutelle du Ministère de la Culture et va faire l’objet d’une rénovation à partir de 1997.

Doté du label « Musée de France », il a bénéficié de subventions importantes de l’Etat, de la région Ile-de-France, du département des Hauts-de-Seine et de la communauté d’agglomération du Mont-Valérien. Il a reçu le soutien technique et scientifique de la Sous-direction des musées de France du Ministère de la Culture et de la Communication et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France.

La rénovation

Le projet scientifique et culturel du nouveau musée est validé par la ville et l’Etat en 2002.

L’emplacement choisi est celui de la gare de Suresnes-Longchamp, témoin de l’architecture ferroviaire de la fin du XIXe siècle. Inaugurée en 1889 pour l’Exposition universelle, la gare jalonnait la ligne dite des Moulineaux, reliant Paris-Saint Lazare aux Invalides et permettant de desservir l’hippodrome de Longchamp, à l’origine de son nom.

C'est du propre au MUS de Suresnes -zenitudeprofondelemag.com

INFOS PRATIQUES

C’est du propre !

L’Hygiène et la ville depuis le XIXe siècle

Du 16 octobre au 6 juin 2021

1 place de la gare de Suresnes-Longchamp

92150 Suresnes

Programmation de soirées-débats questionnant l’hygiène et la ville aujourd’hui :
(L’accès à ces soirées se fera sur réservation ou en direct en ligne via l’application Teams).

Des visites guidées de l’exposition sont programmées un dimanche par mois ainsi que des balades urbaines thématiques dans Suresnes.

Réservations au : 01 41 18 37 37 / mus@ville-suresnes.fr