L’Institut du Monde Arabe propose une exposition événement articulée sur les cultures LGBTQIA+ et la représentation queer.

L’exposition met en lumière des artistes qui témoignent de leurs engagements dans l’amour sous toutes formes, ses minorités et ses genres aussi bien au niveau sociétal avec les luttes représentées par le printemps arabe ou par les revendications contre les lois pénalisant l’homosexualité.

La scénographie de l’exposition, qui se déploie sur deux étages, explore avec le regard du visiteur la nudité de certaines œuvres (attention , certaines sont interdites aux moins de 18 ans).

Ce sont souvent des œuvres ayant un message fort avec une volonté d’apporter une revendication, une double lecture entre message politique et poésie érotique.

Khaled Takreti, Joujoux, Hiboux, Cailloux , 2007 © Khaled Takreti
D’origine syrienne, Khaled Takreti est né en 1964 à Beyrouth. Depuis 2019, il vit entre Bruxelles, Paris et Beyrouth.

Certains artistes comme Kubra Khademi, artiste afghane, ont dû fuir leur pays car ils explorent des sujets qui sont tabous et qui sont passibles de prison et même parfois d’exécution !

Certaines installations expérimentent l’intimité dans les réseaux sociaux, entre ce qui doit être public ou privé et surtout comment le regard de la société pèse sur le mental des personnes LGBTQIA+ .

L’érotisme qui se dégage de cette exposition est une sérieuse avancée pour déconstruire les codes souvent fermes de la culture arabo-musulmane.

Le patriarcat/le matriarcat sont enclins à faire respecter les traditions ancestrales imposées par les dogmes religieux. De ce fait les œuvres des artistes sont une manière d’affirmer leurs sororités ou leurs fraternités.

La deuxième partie de l’exposition : performer le genre dans l’art ou comment faire passer des messages forts grâce à l’esthétique des corps arabes et de la culture queer orientale.

Le culte du drag queen ou drag king montre aussi une manière de véhiculer une image entre icône religieuse et de la pop culture. 

Le sous-sol sol de l’Institut du Monde Arabe se pare de lumières bleutées pour imager les espaces de rencontres coquins en proposant des alcôves des œuvres burlesques, érotiques, musicales et graphiques.

Des broderies avec des messages assez tru(cul)ents …

… une bande dessinée sur une rencontre homo-érotique avec un alien…

Joseph Kai , extrait de l’ouvrage L’intranquille (détail), 2021 © Casterman
· Joseph Kai est un auteur de BD et un illustrateur libanais né en 1989. Depuis 2019, il vit à Paris.

… une animation musicale avec un homme faisant la danse du ventre.

C’est une exposition qui explore le genre, les codes LGBTQIA+, la notion de secret et de coming-out, la perception de l’autre dans une ambiance cocoon pour permettre aux visiteurs d’imaginer qu’on peut rêver d’un avenir meilleur et pourquoi pas de 1001 nuits à l’ambiance queer friendly…

« Ces artistes affichent dans leur travail tout ce qui peut tisser de nouveaux idéaux d’identification, de vie et d’émancipation. Ils dépassent ainsi les genres et touchent à l’universel. Ils interrogent, se battent en inventant des œuvres bouleversantes ou exubérantes qui sont autant de témoignages sentimentaux.
Leurs œuvres – déployées sur 750 m2 – explorent leur identité mais également leurs secrets, leurs émotions, leurs souvenirs et leurs rêves. Celles-ci se réapproprient les représentations culturelles traditionnelles et dessinent les désirs de ces artistes en nous faisant partager leurs correspondances et leurs émois. Elles s’affranchissent des clichés et nous adressent de formidables messages de rêve, de dépassement et d’espoir
» Jack Lang, Président de l’Institut du monde arabe

Article de Maxime Patrault

INFOS PRATIQUES

« Habibi, les révolutions de l’amour »

Exposition à l’Institut du Monde Arabe du 27 septembre 2022 au 19 février 2023

Du mardi au samedi de 10h à 18h

Samedi , dimanche et jours fériés de 10h à 19h.

Visites commentées et ateliers en lien avec l’exposition le samedi après-midi. Réservations ICI

LES ARTISTES
Soufiane Ababri · Mohamad Abdouni · Salih Basheer · Chaza Charafeddine · Darvish × My Kali · Léa Djeziri × collectif SHIFT · Fadi Elias · Raed Ibrahim · Jeanne & Moreau · Josepk Kai · Kubra Khademi · Anya Kneez × My Kali · Tarek Lakhrissi · Sido Lansari · Camille Farrah Lenain · Khookha McQueer · Mashrou’ Leila · Omar Mismar · Lalla Rami avec SHANIDAFLAVA et Turtle White · RIDIKKULUZ · Alireza Shojaian ·
Aïcha Snoussi · Sultana · Khaled Takreti