Parce qu’on le sait, la maladie mentale n’affecte pas seulement les personnes qui en sont atteintes ; elle peut également bouleverser les membres de l’entourage et notamment les plus jeunes.

JEFPSY, pilotée par Hélène Davtian docteur en psychologie, a été créée à l’initiative de L’ŒUVRE FALRET, implémentée par les Funambules-Falret co-construite avec une équipe associative européenne : Le Biceps (Suisse), Étincelle (Belgique) et Réseau Psy-Centre Kanel (Luxembourg) et soutenue par l’association du numérique solidaire de la Fondation Orange

L’ŒUVRE FALRET et les Funambules Falret m’ont invitée il y a déjà quelques mois, à participer à un temps d’échanges et de débat animé par Marie-Lety autour d’un plateau de professionnels, d’experts et de jeunes témoins.

Les invités :

Si la maladie mentale n’affecte pas seulement les personnes qui en sont atteintes, dans l’entourage des malades, ce sont souvent les plus jeunes qui en pâtissent le plus.

Ces jeunes, qui vivent avec un membre de la famille atteint de troubles psychiques, doivent construire leur identité en faisant face aux troubles de leur(s) proche(s), en s’adaptant à des liens familiaux parfois sous tension et à un rythme de vie centré sur la maladie.

« Ma vie est divisée en deux, à l’extérieur je n’en parle pas, à la maison il n’y a que lui. » Maëva, 16 ans 

Avec l’augmentation des prises en charge à domicile et le covid qui a confiné les familles, il est urgent de porter une attention toute particulière aux enfants et à la fratrie qui ressent elle aussi ses propres limites psychiques, physiques, émotionnelles et cognitives.

Chez ces jeunes, certaines phrases reviennent régulièrement :

«J’ai l’impression que ça ne servira à rien d’en parler, que personne ne pourra comprendre.»

«Pourquoi je demanderais de l’aide alors que c’est lui qui doit se faire soigner ?»

«Je crois qu’il n’y a que moi qui peux vraiment l’aider.»

«Est-ce que c’est de ma faute s’il va mal ?»

«Je me sens parfois très confus(e), je ne suis plus sûr(e) de ce que je ressens.»

«Je n’arrive plus à penser à autre chose.»

«J’ai peur de devenir malade.»

«J’ai envie que ça s’arrête, j’ai envie de partir.»

«Je me tiens toujours prêt(e) pour une nouvelle crise.»

«Je me sens en danger.»

JEFPSY dont le design est étudié pour son public, propose de l’information, du partage de connaissances de l’accompagnement pour que ces jeunes de 11 à 20 ans puissent dépasser ensemble leur sentiment d’isolement.

«Je me sens différent(e) des autres...»

La plateforme a pour objectifs d’écouter ces jeunes, les informer, leur expliquer, les rassurer, les ré-assurer et les soutenir.

« Aujourd’hui, les prises en charge des personnes malades se développent à domicile et il est donc important, dans ce contexte, d’être attentif à l’ensemble des membres de leur entourage, en particulier aux plus jeunes. Souvent présents au domicile, témoins silencieux des troubles, ces enfants ou jeunes adultes ont besoin d’être soutenus et de trouver des réponses réalistes à leurs questionnements. Il est important qu’ils puissent exprimer des ressentis parfois très difficiles à identifier et qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls. » Hélène Davtian

Une initiative tellement nécessaire !