Roger Davau met en scène le texte de Bernard-Marie Koltes.

Un texte extraordinaire, un comédien non moins extraordinaire et une mise en scène pour le moins «décoiffante »…

Et c’est le comédien Christophe Hatey qui l’interprète avec brio sur la scène du Théâtre La Croisée des Chemins.

Christophe Hatey - La nuit juste avant les forêts 
Crédits photos Fabien Berthelin-zenitudeprofondelemag.com
Christophe Hatey – La nuit juste avant les forêts
Crédits photos Fabien Berthelin

Tout est dit et je pourrais presque terminer là mon article…

Car c’est un fait, LA NUIT JUSTE AVANT LES FORÊTS, fait partie des pièces qui ne se racontent pas ! On les vit, on s’en imprègne, on y repense ..,

Un seul-en-scène poignant …

Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas d’une pièce drôle, loin de là !

Ni l’épisode de la jeune femme du pont : […] si j’avais pu l’imaginer, je l’aurais inventée comme cela, telle que je la voyais quand je l’ai abordée : petite, pas solide, toute blonde avec des reflets et des boucles, pas trop de boucles et pas trop blonde, juste ce qu’il fallait pour y croire, et que ce ne soit pas possible de ne pas courir derrière […]) ,

… ni celui qui évoque les migrations d’un continent à l’autre et encore moins celui de la rencontre avec les deux loubards ne sont destinés à faire rire, pas même sourire.

Tout est sombre et triste, à l’image de la vie de cet homme. Son unique ami… est imaginaire. Il aimerait bien pourtant trouver ce réconfort chez quelqu’un qui lui permettrait de trouver « un refuge où passer la nuit, ou tout au moins une partie de la nuit… »

Mais …non ! Son univers se limite à cette rue sombre, sale. Une rue comme on en trouve dans les quartiers peu fréquentables de toutes les villes. Canettes, planches, bouteilles vides jonchent le sol.

Et c’est dans ce décor miteux, que le miséreux – auquel l’auteur n’a même pas jugé nécessaire de donner un nom – évolue. Ou, devrais-je dire, « est enfermé ».

Avec pour unique protection cette vieille couverture qui le recouvre au début de la pièce… mais aussi à la fin. Comme pour dire au spectateur, « ça y est, la boucle est bouclée, vous pouvez repartir dans vos petites vies bien confortables… ».

C’est d’ailleurs ce que nous explique Roger Davau, le metteur en scène :

«La nuit juste avant les forêts est une œuvre qui a la noblesse de cette ambition: montrer ce qu’on cache, ce qui nous gêne, avec cette force que revendiquait en son temps Victor Hugo avec ses « Misérables »… C’est ce que j’admire dans cette pièce au verbe fort, écrite par un de nos plus grands auteurs contemporains. La justesse et la profondeur du constat. Et c’est pourquoi j’ai voulu la monter…»

Et il poursuit :

Pour l’interpréter, Christophe Hatey est le comédien qu’il fallait.

Christophe Hatey - La nuit juste avant les forêts  Crédits photos Fabien Berthelin
Christophe Hatey – La nuit juste avant les forêts
Crédits photos Fabien Berthelin

Par sa présence, sa sensibilité, son énergie, il incarne avec justesse ce personnage en marge qui ne se résout pas à le rester.»

Roger Davau, metteur en scène de la pièce

Je partage tout à fait l’avis de Roger Davau quant à l’analyse de la performance de comédien de Christophe Hatey qui est tout simplement parfait dans le rôle.

Un grand bravo à l’un comme à l’autre pour cette belle adaptation du texte Bernard-Marie Koltes.

Si vous appréciez les beaux textes et les performances de « Seul en scène » de haut niveau, vous ne pouvez pas louper cette pièce!!

LA NUIT JUSTE AVANT LES FORÊTS de Bernard-Marie KOLTÈS

Avec Christophe Hatey

Mise en scène Roger Davau

Théâtre LA CROISÉE DES CHEMINS, 120 bis, rue Haxo, 75019 Paris – Métro Télégraphe. 

Jusqu’au 8 mai, le jeudi à 21 heures et le dimanche à 19 heures.

Ce spectacle est soutenu par le Centre Culturel Jacques Prévert de Villeparisis.

Compagnie Théâtrale Lune Vague