Situé à deux pas de la place de la République, l’Atelier/Galerie Taylor est un lieu convivial et serein dédié à la photographie.

Trois passionnés de l’Image sont à l’initiative de ce lieu atypique et dynamique.

José Nicolas, photographe « baroudeur » ayant couvert les conflits internationaux des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix – aujourd’hui gérant de l’espace exposition, attenant à son atelier personnel. Stéphane Cormier – tireur argentique N&B œuvrant à révéler dans sa « chambre noire » du sous- sol les épreuves des grands noms de la photographie. Et l’entrepreneur et collectionneur Jean Vinégla.

Familièrement enclin à exposer une photographie argentique d’époque moderne et contemporaine, l’Atelier/Galerie Taylor reste ouvert au large panel des techniques utilisées par les photographes du XXIe siècle au gré des rencontres et coups de cœur.

Auteurs photographes, connus et émergents, de l’après-guerre à nos jours sont exposés.

L’exposition

ANDY SWEET

Miami Beach 70’s

Andy Sweet « Miami Beach 70’s » © Andy Sweet Photo Legacy, courtesy Atelier/Galerie Taylor, Paris

Je n’ai malheureusement pas eu le temps de vous en parler que cette exposition ne se termine.

Je tiens pourtant à l’évoquer car c’est un sujet qui me touche pour deux raisons:

D’une part parce quelle garde un excellent souvenir d’un voyage que j’ai fait avec mes parents à Miami quand j’étais très jeune, dans le milieu des années 70. Et je me souviens encore que l’impression de liberté de tous les gens que l’on croisait (dans les rues, les restaurants, à l’hôtel…)

Et d’autre part parce que j’aime beaucoup le travail de ce jeune et talentueux photographe – malheureusement parti trop tôt – dont les clichés colorés témoignent d’une époque (le Miami des années 70), tout comme celles de Martin Parr qui évoquent l’Irlande).

Andy Sweet « Miami Beach 70’s » © Andy Sweet Photo Legacy, courtesy Atelier/Galerie Taylor, Paris

L’expo Miami Beach 70’s est terminée depuis le 17 novembre dernier. Mais si vous avez un coup de coeur, vous pouvez contacter L’Atelier/Galerie qui accueille sur rendez-vous pour une découverte de ses collections privées. 

Qui est Andy Sweet?

Andrew John Sweet de son nom complet, est un jeune photographe vivant et travaillant à Miami Beach à la fin des années 1970.
Talentueux, jovial et enthousiaste, sa vie et son parcours photographique plus que prometteur sont brisés net le 16 octobre 1982, jour de son assassinat à Miami Beach.


Andy Sweet laisse une œuvre considérable qui témoigne dès son jeune âge d’une acuité photographique très mature.

Ses photographies sont le témoignage d’une période particulièrement dense et joyeuse de Miami Beach, peu connue et peu représentée dans l’aura et l’imaginaire qui se sont construits autour de cette ville phare de la Floride.

Andy Sweet s’installe à Miami Beach après avoir obtenu en 1977 une maîtrise en Beaux-arts à l’University Boulder of Colorado.
Il s’intéresse dès son installation dans la ville aux «anciens» de la communauté juive de South Beach.

Andy Sweet « Miami Beach 70’s » © Andy Sweet Photo Legacy, courtesy Atelier/Galerie Taylor, Paris

Au cours de ses études supérieures, Andy et quelques autres jeunes photographes ont expérimenté toutes les possibilités créatives de la pellicule couleur.
Ce sont ces teintes que l’on retrouve sur les ballons, les parasols, les tenues de bains qui composent ses photographies et qui retranscrivent parfaitement la lumière et l’esprit enjoué d’une communauté que beaucoup d’autres trouvent morne et peu digne d’intérêt.

Andy Sweet en fait un témoignage totalement humain, sans nostalgie, plein d’humour et de compassion.

L’esthétique d’Andy est aussi rafraîchissante que ses couleurs. Il rejette tout formalisme.

Sa vision est un instantané de la vie d’une communauté délaissée mais qu’il sait avoir le privilège de photographier.

Andy Sweet « Miami Beach 70’s » © Andy Sweet Photo Legacy, courtesy Atelier/Galerie Taylor, Paris

Andy admire le travail de Diane Arbus, et comme elle, s’écarte de la notion de création artistique consciente et construite. Ce qui compte pour lui, c’est la photographie pure et pleine. Il sait qu’il est un artiste, mais son esthétique, sa réflexion et son ego exigent qu’il s’éloigne de tout artifice pour atteindre exactement la destination qu’il souhaite donner à sa photographie.

Andy Sweet « Miami Beach 70’s » © Andy Sweet Photo Legacy, courtesy Atelier/Galerie Taylor, Paris

Il est intuitif, mais sûr de lui. Chaque clic du déclencheur de son appareil photo est une affirmation.

 

C’est ainsi qu’il photographie tout au long de sa courte vie, jusqu’à sa mort en 1982. Il n’a que 29 ans. Les citoyens de la ville de Miami Beach et du comté de Miami-Dade sont choqués et horrifiés par le meurtre insensé d’Andy.

Il faisait partie de ce territoire, en était une figure familière et bienveillante, tout particulièrement à South Beach. Andy Sweet était en train d’acquérir une reconnaissance dans le milieu photographique alors qu’il avait su saisir avec empathie l’histoire d’une communauté en train de disparaître elle-même.

Andy Sweet « Miami Beach 70’s » © Andy Sweet Photo Legacy, courtesy Atelier/Galerie Taylor, Paris

Le temps a passé, mais la famille Sweet et ses amis ont su conserver et préserver cet héritage visuel unique. Les photographies d’Andy, des centaines de grands tirages colorés conservés dans des boîtes, sont devenues leur trésor. Ses archives représentent la richesse de sa courte vie.

Avant la naissance du mythe contemporain de Miami, avec notamment la série « Miami Vice » ou les rassemblements de la jeunesse à l’occasion des Spring Breaks, South Beach abritait la plus grande communauté de retraités juifs des Etats-Unis. Attirés par les petits appartements, le faible coût de la vie, le climat ensoleillé et la vie culturelle florissante, ils sont venus par milliers pour se réfugier des hivers rigoureux du nord-est. Dans les années 1970, ces anciens New-Yorkais sont passés du statut de visiteurs saisonniers à celui de résidents à l’année, faisant de Miami Beach le foyer d’une population principalement âgée de plus de 70 ans et majoritairement juive.

En compagnie de Gary Monroe, appareil photo en main, Andy Sweet s’est notamment lancé dans un ambitieux projet de dix ans visant à documenter ce chapitre unique de l’histoire de la ville, qui allait bientôt être effacé par les turbulences des années 1980 et la disparition de toute une génération ayant fui l’Europe avant, pendant et à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale.

La Fondation Andy Sweet

La Fondation Andy Sweet est une organisation caritative créée en 1982 par la famille d’Andy Sweet.

Elle est chargée de préserver et de promouvoir l’œuvre d’Andy. Depuis 2006, la Fondation a restauré numériquement une grande partie de son travail à partir des anciens tirages décolorés. La photographie d’Andy Sweet reçoit aujourd’hui un accueil enthousiaste de la part d’un tout nouveau public.
Les photos d’Andy ont fait l’objet d’expositions en 2016 à la Cinémathèque de Miami Beach, au Centre d’Art Déco de South Beach, à la foire Pinta durant Art Basel et au Musée d’Histoire de Miami en 2018.
Le documentaire «The Last Resort» a été réalisé par le renommé cinéaste américain Denis Scholl.

L’exposition «Andy Sweet – Miami Beach 70’s» est la première exposition organisée en Europe sur ce photographe.

Elle est née de la rencontre entre Edward Christin et Valérie Kersz à Miami en 2021.

Edward Christin est archiviste et curateur. Il vit et travaille à Miami, où il inventorie et met en valeur les archives de Bunny Yeager, Leo Matiz, Robin Hill, Karl Stoecker, Greg Lotus et Barbara Hulanicki.

Le parcours professionnel de Valérie Kersz s’est toujours déployé dans le champ de la création photographique : agent de photographes à Los Angeles et New York pendant douze ans, puis acheteuse d’art en agence publicitaire durant douze autres années.
Lors d’un de ses voyages en Floride en 2018, elle visite une exposition au Musée d’Histoire de Miami / History Museum of Miami intitulée « South Beach the way it was – Photographs of a community 1974-1990 » avec cinq photographes : Gay Block, Richard Nagler, David Scheinbaum, Gary Monroe et Andy Sweet.
Cette exposition l’a beaucoup touchée et plus particulièrement le travail photographique d’Andy Sweet par son écriture visuelle et son histoire personnelle, à l’issue dramatique.
En tant que franco-américaine elle est retournée à South Beach en 2021 et a décidé de contacter Edward Christin, en charge de la succession de ces photos, afin de faire connaitre Andy Sweet en Europe.

L’Atelier/Galerie Taylor s’est rapidement forgé une jolie réputation, depuis l’ouverture en septembre 2019.

Passant d’un statut de lieu confidentiel à un show-room reconnu des professionnels et des collectionneurs, l’Atelier/Galerie organise vernissages, sorties éditoriales, ateliers, conférences, foires et expositions « hors murs » .

L’exposition actuelle mérite le détour… allez-y.

Atelier/Galerie TaylorShowroom photographique – 7 rue Taylor, 75010 Paris

Tél. +33 6 61 31 24 48
contact@galerie-taylor.fr

du mardi au samedi sur rendez-vous