Un ballet familial, une valse des névroses, une danse des solitudes, le tout dessiné d’amour et d’humour noir.
Synopsis : C’est le jour de l’enterrement de la mère. Au retour de la mise en bière, dans la cuisine, la fratrie à fleur de peau se partage le banquet des non-dits et des bondieuseries.
Ça parle plus vite que ça ne pense, c’est vif, à vif : on dissimule la douleur derrière la rancune, on exhume un passé non réglé, on ne sait pas s’aimer. La cuisine, sépulture des secrets de famille, devient le théâtre tragi-comique où s’agite l’ombre d’une mère omniprésente. La journée avance, les invités s’en vont, la famille, ce qu’il en reste, se révèle alors au grand jour.
Mon avis :
La prouesse de cette pièce est de nous faire rire et de nous émouvoir en même temps sur un sujet qui n’est pas facile : la mort et le deuil.
Je tiens à souligner que le texte de cette pièce n’est pas encore édité et que je trépigne d’impatience pour l’obtenir tellement l’auteure a écrit un chef d’œuvre.
Il est complexe de mettre en scène ce genre de thématique et Frédérique Voruz a su excellement bien transposer les sentiments et l’ambiance d’un moment triste sur le plateau.
Quelle idée géniale de se retrouver autour de cette table en formica…
la cohésion de la troupe est d’autant plus magique que les personnages sont issus de la même famille.
La pièce tourne autour de 3 sœurs, 2 frères et deux conjoint.e.s.

Crédits photos Antoine Agoudjian
On assiste à ce rassemblement dans une commémoration qui ne sera pas de tout repos. Chacun des personnages va régler ses comptes pour pallier l’absence de la défunte : la mère.
Cette maman camoufle des secrets et le seul personnage extérieur à la famille qui est le prêtre de la paroisse fera – lui aussi – des révélations.
Ce prêtre, sous son aube, détient les secrets qui vont bouleverser la dite réunion de famille et son côté caméléon sera encore plus prégnant qu’il incarne les fantômes du passé grâce à son habit « de lumière ».

Crédits photos Antoine Agoudjian
La scénographie est bien pensée et la lumière a toute son importance pour marquer les différentes émotions. Ce côté banc de remplacement fait office de confessionnal et de lieu de recueillement. Chaque personnage y amène ses doutes et se concentre sur sa future prise de parole.
Les chansons durant la pièce sont les éléments clés pour pleurer.
Ah oui, on pleure et ça fait du bien. Lâchez-vous, sortez les mouchoirs, pleurez et riez en même temps. C’est ça la vie…
Tout simplement « Bravo! » à la troupe et à l’auteure et metteure en scène.
Maxime Patrault
INFOS PRATIQUES
LE GRAND JOUR
Texte et mise en scène
Fréderique Voruz
Scénographie
Frédérique Voruz et Geoffroy Adagna
Conseil artistique
Franck Pendino & Josephine Supe
Création lumière: Geoffrey Adagna
Création son: Benoît Déchaut
Comédiens
Anais Ancel: Julie
Emmanuel Besnault: Simon
Victor Fradet : Benoît
Aurore Frémont: Gabrielle
Sylvain Jailloux : Père André, La Mère
Rafaela Jirkowsky : Mona
Eliot Maurel : Pierre
Frédérique Voruz : Clémence
Du 15 février au 5 Mars 2023
Du mercredi au samedi à 20h et le dimanche à 15h30
Théâtre du Soleil – Cartoucherie – 75012 Paris
et bientôt en tournée