Alma Brami en est à son septième roman. Avec l’Ombre elle signe sa première pièce.

Cette pièce vous intriguera sans doute, vous bouleversera probablement et le pire c’est que vous mettrez un certain temps à vous en rendre compte.

Et c’est tout l’art du texte de cette pièce.

Cette pièce génère un flot d’émotion(s).

Une émotion véhiculée par des mots simples, des situations banales, des réflexions … anodines à première vue, mais qui justement insufflent ces fameuses émotions.

Et de là à ce que votre pensée se retrouve très vite prise en otage par le texte d’Alma Brami, il n’y a qu’un pas!

Et pourtant … Une vie morose, insipide. où tout est réglé comme du papier à musique…

En effet au bout de 37 ans de mariage, cette femme passe la plupart de son temps à attendre Georges, son mari, un homme ennuyeux qui, avec ses petites manies, ne fait plus rêver personne. Et elle s’en rend bien compte pendant qu’elle prépare le poulet. Elle voit bien que sa vie est vide et qu’elle n’est plus qu’une Ombre. Et ce n’est pas ce petit fantasme de liaison avec le boucher qui va arranger les choses…

Et c’est ainsi qu’un jour …

Alma Brami nous balade entre prévisible et imprévisible et à la fin de la pièce, on sort de la salle du Théâtre du Gymnase en continuant à y penser.

Exactement comme ces romans que l’on apprécie et dont le déroulé vous revient en mémoire – et s’y installe – une fois le livre refermé.

La comédienne Dédeine Volk-Leonovitch

Avec sa robe rouge informe et ses espadrilles à talons, Dédeine Volk-Leonovitch incarne à merveille cette « Ombre » à qui elle donne toute la vraisemblance indispensable dans une telle pièce. Elle est vraiment parfaite dans ce rôle. D’ailleurs j’irais même jusqu’à dire que, sans elle, il me semble que la pièce n’aurait pas la même saveur. Et quant à sa performance finale !!!

J’avoue n’avoir pas encore lu de roman d’Alma Brami mais après avoir vu cette pièce, il me tarde de les découvrir. D’autant que chacun de ses titres (Ils l’ont laissée là (2009), Tant que tu es heureuse (2010), C’est pour ton bien (2012 ) Qui ne dit mot consent (2017) est déjà à lui seul, l’inducteur d’une histoire…

En tous cas, avec l’Ombre, Alma Brami signe une pièce qui ne laissera personne indifférent.

Infos pratiques

L’Ombre d’Alma Brami

avec Dédeine Volk-Leonovitch
Mise en scène : Dimitri Rataud

Studio Marie Bell – Théâtre du Gymnase

38 Bd Bonne Nouvelle – 75010 Paris

Réservations 01 42 46 79 79

Le samedi à 20h30 et le dimanche à 15h jusqu’au 29/12/ 2019