Ce n’est pas tous les jours qu’on va à l’Ambassade d’Australie … surtout pour une exposition!

Alors prenez votre visa et direction Melbourne sur Seine.

Exposition «Rituel et cérémonie»
Ambassade d’Australie Paris

Crédits photos Maxime Patrault

Je pars à la rencontre de Maree Clarke : artiste australienne qui travaille la peinture, réalise des bijoux dont certains avec des dents de kangourous (qui sont morts sur la route), crée du mobilier urbain, réalise des œuvres in-situ.

Une touche-à-tout qui rajoute une dimension spirituelle et ésotérique dans son travail.

La conférence organisée par l’ambassade d’Australie pour mettre en avant le travail artistique de Maree Clarke

En introduction de cette conférence, un discours de Son Excellence Gillian Bird, Ambassadrice d’Australie en France, suivi d’une rétrospective de Tony Ellwood, Directeur de la National Gallery of Victoria.

Puis s’ensuivent un échange de question-réponses avec Maree Clarke pour comprendre sa vision de l’art austral mais aussi de l’art contemporain. Elle milite pour que les oeuvres pillées dans l’art colonial soient restituées aux pays colonisés.

Ensuite, nous partons découvrir l’exposition «Rituel et Cérémonie» …

Crédits photos Maxime Patrault

Maree Clarke a photographié 84 personnes en peignant leurs visages d’ocre blanc.

Elle a fabriqué neuf chapeaux de deuil Kopi (couvre-chef en gypse ou en argile blanche) exposés également.

Chapeaux de deuil Kopi
Crédits Photos Maxime Patrault

Chacun des portraits a été pris à la fin de ce long processus, juste après que le sujet ait soulevé le lourd Kopi de sa tête.

Lors de la présentation de l’exposition, l’artiste nous explique avec émotion :

« Ces œuvres représentent les pratiques de deuil des Aborigènes vivant le long des rivières Murray et Darling

Elles parlent de la perte de la terre, de la langue et des pratiques culturelles. J’ai travaillé avec des femmes aborigènes qui représentent les trente-huit tribus de l’Etat du Victoria. Les femmes sont vêtues de longues robes noires qui représentent nos pratiques de deuil actuelles, et les hommes portent des t-shirts noirs avec mon interprétation des cicatrices portées pour différents événements, y compris la perte d’un membre de la tribu. Les marques blanches sur les yeux des hommes et des femmes représentent les pratiques de deuil traditionnelles. Les quatre-vingt-quatre personnes ont eu l’occasion de partager leurs histoires de perte, de chagrin et de deuil. »

C’est une superbe exposition qui se visite rapidement. Vous pouvez combiner la visite avec une escapade dépaysante à la maison de la culture du japon et le musée du quai branly-Jacques Chirac.

Article de Maxime Patrault

À propos de l’artiste

Maree Clarke est née à Swan Hill, dans le nord-ouest de l’Etat du Victoria, et est liée aux terres traditionnelles des peuples Mutti Mutti, Wamba Wamba, Yorta Yorta et Boonwurrung. Figure centrale de la vie artistique de Melbourne, sa pratique englobe la photographie, la gravure, la sculpture, la vidéo et plus encore. L’artiste se passionne pour la renaissance et le partage des éléments de la culture aborigène qui ont été perdus – ou mis en sommeil – à la suite de la colonisation.
Portrait de Maree Clarke à la National Gallery of Victoria à Melbourne, Australie.
Crédits photos : Eugen Hyland.

INFOS PRATIQUES

Maree Clarke : Rituel et Cérémonie

du 7 octobre 2022 au 17 mars 2023

Ambassade d’Australie

4 Rue Jean Rey – 75015 Paris

Du lundi au Vendredi de 9h à 17h