« Une lutte entre un homme de Dieu et un homme de science »

Le Pitch :

Le 3 décembre 1967, Christiaan Barnard, réalise la première greffe cardiaque au monde.
Celà ouvre la voie à l’impensable, l’homme peut grâce aux progrès scientifiques repousser les limites de la mort. Malheureusement le premier transplanté cardiaque, Louis Washkansky ne survit que 18 jours.
Christiaan Barnard ne quitte plus son bureau et prépare sa deuxième transplantation. Il reçoit la visite de son père, le pasteur Adam Barnard.

Que vient faire son père, ici et ce jour-là ?
Le père et le fils ne s’entendent pas, ils vont s’opposer.
L’immortalité du corps serait-elle une source de bonheur pour l’homme ?
Les nouvelles techniques médicales ne sont-elles pas en train de transformer radicalement la nature humaine ? Peut-on y mettre une limite ?
Qui du chirurgien ou du pasteur guérit mieux l’homme ?
Quels reproches peut faire un fils, à un père entièrement dévoué à son culte ?
Quels reproches peut faire un père, à un fils entièrement dévoué à sa pratique chirurgicale ?
Où plongent les racines de leur mésentente ? Dans la nature orgueilleuse de chacun ?
Ou bien dans leur histoire familiale ?

Note d’intention de l’auteur

Au XXIème siècle certains scientifiques prédisent que grâce aux nouvelles découvertes de la médecine l’espérance de vie devrait doubler voire tripler.


Toutes les avancées technico-médicales tels que le génie génétique, le séquençage de l’ADN, devraient nous projeter vers ce que l’on appelle le transhumanisme.
Médecin, anesthésiste réanimateur, depuis plus de 30 ans je constate l’évolution de plus en plus technique de la médecine.

Face à ce constat, je me suis alors demandé s’il existait « un instant T » où tout a basculé. Une sorte de paradigme médical.
Je pense que la première greffe cardiaque en décembre 1967 par Christiaan Barnard pourrait représenter ce paradigme.

La greffe cardiaque, vécue comme l’avancée médicale la plus importante du XXème siècle, ouvrait véritablement la voie de l’immortalité. Le remplacement des organes défaillants devenait une réalité.
De plus, la greffe cardiaque redéfinissait la définition de la mort. Elle n’était plus définie par l’arrêt des fonctions cardiaque, mais par la mort cérébrale.
J’ai donc écrit cette pièce « Coeur ouvert » afin de mettre en lumière un questionnement sur les avancées médicales et leurs conséquences sur l’homme.


C’est Christiaan Barnard et son père le pasteur Adam Barnard qui vont dialoguer devant nous le lendemain de la mort du premier transplanté (Louis Washkansky qui aura survécu 18 jours).

J’ai construit mon texte sur cette opposition entre le praticien du corps et le praticien de l’âme qui sont néanmoins père et fils.
Par ailleurs, Christiaan Barnard représente pour moi le héros grec de notre mythologie moderne.

C’est Achille, avec un talon, son orgueil. Il se pense exceptionnel. Il est dans l’hybris des anciens Grecs. Il est dans la démesure, d’un pouvoir médical uniquement technique et prométhéen.
Pouvoir prométhéen de réparer, mais à partir de quand, est-il possible de dire que l’on transforme l’homme ?
Le père de Barnard est là pour rappeler à son fils sa démesure, sa transgression aux règles de la nature, mais toutes les avancées médicales ne nécessitent-elles pas une transgression ? Barnard qui le soir même du décès de son premier transplanté prépare à nouveau le bloc opératoire pour le prochain patient. N’y a t’il aucun doute au fond de lui ? Ce père qui vient lui signifier la démesure de son geste n’a t’il lui aussi aucun doute ?
Qui soigne le mieux l’homme, le chirurgien ou l’homme d’église ?
Comment ce père et ce fils peuvent-ils être aussi éloignés et si proches l’un de l’autre ?
Voilà les questionnements et idées qui ont inspiré mon écriture.

Claude Cohen, Auteur dramatique français contemporain ET médecin anesthésiste réanimateur à Toulouse.

Bruno Paviot (Christiaan Barnard)

Bruno Paviot a été formé au cours Florent puis à l’Ecole Nationale des Arts et Techniques du Théâtre (Rue Blanche).

Au théâtre, il a joué dans des registres très variés, une quarantaine de spectacles allant du théâtre contemporain au classique, en passant par le clown, le music-hall, la comédie musicale ou encore le masque.

En 2019 il a joué au Théâtre Hébertot dans «Sept morts sur ordonnance », mis en scène par Anne Bourgeois. Après quinze années essentiellement consacrées au théâtre, il tourne régulièrement pour le cinéma et la télévision depuis 2008. Il a notamment interprété le rôle de Lehman dans « Au bonheur des Ogres» de Nicolas Bary. Il a prêté sa voix à Lebeuf, l’un des personnages principaux du dernier film d’animation de Michel Ocelot, « Dilili à Paris ». À la télévision, il interprète le rôle de Moulinier dans « Au Service de la France », une série de Jean-François Halin, diffusée sur Arte, et il a joué le rôle de Marcel, le chauffeur de Picasso, aux côtés d’Antonio Banderas, dans la série américaine « Genius : Picasso ». Il travaille régulièrement pour France Inter et France Culture dans des fictions radiophoniques.

Marc Brunet (Père Adam, pasteur et père de Christiaan Barnard)

Après avoir été élève du cours Simon puis de l’école Charles Dullin, il commence sa carrière de comédien au début des années 80 à la Cartoucherie de Vincennes au théâtre de l’Epée de bois. Il jouera par la suite dans plusieurs dizaines de spectacles avec des metteurs en scène tels que Pierre Santini, Claudia Morin, Hervé Tougeron, Patrick Pelloquet, Christian Bujeau, Julie Timmerman, Yann Reuzeau, Armand Eloi…

Il participe à de nombreux films au cinéma et à la télévision avec des réalisateurs tels qu’Alain Corneau, Josiane Balasko, Claude Gorreta, Tony Gatlif, François Dupeyron, Philippe Harel, Nadine Trintignant, Christine Carrière, Raphaël Jacoulot, Christophe Ruggia, Hélier Cisterne…

Je vous propose de découvrir cette pièce que je devais aller voir la semaine dernière mais qu’un fâcheux contretemps m’a empêché de découvrir.

Les dates étant ce qu’elles sont, je vous invite à vous faire votre propre opinion sachant que ce sujet brûlant ne peut laisser indifférent.

Je compte sur ceux qui l’auront vue pour venir partager en commentaire ce qu’ils en auront pensé.

INFOS PRATIQUES

COEUR OUVERT (Création OFF 2021)

Auteur : Claude Cohen

Adaptation: Yvon Martin

Mise en scène : Yvon Martin

Avec : Bruno Paviot et Marc Brunet

Théâtre de l’Essaïon Paris – 6 rue Pierre au lard – 75004 Paris

Du 08 septembre au 13 novembre 2021 : Du mercredi au samedi à 21h15

Puis

Du 17 novembre au 29 décembre 2021: Les mercredis à 21h15

Puis

Du 03 au 15 janvier 2022 : Du lundi au samedi à 21h15

Puis

Les 17, 18, 24 et 25 janvier 2022 : Les lundis et mardis à 21h15

Supplémentaires : les jeudis 23 et 30 décembre 2021 à 21h15

Quelques images de l’époque