Je vous en parle depuis plusieurs semaines…

Il est de tous les évènements mode (mais pas que…) de la capitale. Alors à force de le croiser lors des défilés de la Fashion Week Parisienne, évidemment, j’ai eu envie de lui poser quelques questions afin :

1. De mieux le connaître (depuis cette fameuse interview vous savez que la vie des gens me fascine et d’ailleurs j’ai le projet d’en faire le sujet de mon prochain livre)

2. De vous le présenter car derrière l’image glamour affichée sur les réseaux j’avais entrevu une personnalité intéressante à découvrir.

Nous nous sommes donc donné rendez-vous au CitizenM à deux pas des Champs-Elysées.

rencontre avec antoine schmidt -zenitudeprofondelemag.com

Antoine est arrivé très glamour comme à son habitude.

La première question qui m’est venue à l’esprit fut bien sûr :

Z.P : « Avez-vous toujours été aussi fan de mode? Autrement dit, êtes-vous « tombé dans la Mode » quand vous étiez petit ? »

A. S : Très jeune j’étais déjà passionné de mode et en effet je peux dire que j’ai grandi avec la mode car ma grand-mère était couturière. Au moment de choisir une formation j’ai donc tout naturellement suivi un cursus mode au lycée Albert de Mun dans le 7eme arrondissement.

Z.P : Et ensuite ? Racontez-moi votre parcours dans ce milieu qui n’est pas réputé pour être facile…

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A .S : Pendant quelques temps, j’ai été stagiaire au département mode et beauté de Be Magazine, un magazine qui venait d’être lancé par le groupe Lagardère et dont la cible était les 15-30 ans. Une expérience plutôt sympathique . Ensuite, toujours dans la presse écrite, j’ai collaboré avec le grand magazine de mode Numéro où je suis resté presque 2 ans. Et puis me sentant plus attiré par le milieu de la Haute Couture que par celui de la Presse, j’ai saisi l’opportunité qui se présentait à moi : travailler pour Roberto Cavalli.

J’étais en charge des clients ViP. C’était tout simplement génial. On s’entendait tous très bien et j’en garde un excellent souvenir. J’y suis resté 7 ans jusqu’à la fermeture de leurs bureaux de Paris.

À ce moment-là j’ai continué dans la même branche en Free Lance, m’occupant de clients VIP entre la France, l’Espagne, l’Angleterre, le Portugal, le Benelux… j’ai aussi travaillé pour Armani, pour Swarovski…

Aujourd’hui je suis donc styliste pour des clients VIP : célébrités (NDLR il a eu l’occasion d’habiller Eva Longoria entre autres…), gros influenceurs, et je m’occupe également des éditoriaux de magazines comme Vogue l’Officiel, Elle…

Z.P : Et concrètement racontez-moi en quoi consiste votre travail …

A. S : Qu’il s’agisse d’une célébrité ou d’une influenceuse à habiller pour un évènement ou d’un éditorial de magazine, une fois que j’ai choisi la ou les tenue(s) tout va très vite!

Quand une cliente me sollicite pour un évènement, au moment où je la vois, je sais déjà quelle tenue pourra la magnifier.

La silhouette complète : tenue, maquillage, coiffure et accessoires, tout s’agence en quelques minutes dans mon esprit!

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Je lui propose donc la tenue qui à mon sens lui ira le mieux pour la circonstance. Heureusement les clientes me font confiance même si certaines sont parfois un peu « frileuses » au départ car je les sors de leur zone de confort.

Par exemple j’adore les couleurs, les paillettes, les tissus soyeux, tout ce qui est glamour. Or les françaises ont tendance à penser que c’est le Noir qui est la couleur classe par excellence … mais après plusieurs essayages la cliente se rend bien compte que j’avais raison … et surtout le jour de l’événement lorsque tout le monde la complimente sur sa tenue! Cette validation de mon travail me procure une immense satisfaction!

En période de Fashion week mon travail prend une autre forme.

Je dois parfois organiser des défilés privés pour des clientes très riches qui viennent de l’étranger, par exemple du Brésil ou du Canada, juste pour découvrir la nouvelle collection de Dior par exemple.

Ensuite si elles « flashent » sur un modèle (ou plusieurs), il faudra – toujours dans des délais très courts – pouvoir se procurer leur taille, et éventuellement faire les retouches, pour qu’elles soient livrées très rapidement.

Z.p : Et donc, vos journées doivent être très différentes en fonction des périodes du calendrier de la mode ?

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A.S : En effet mais quel que soit le travail qui m’attend, je me lève a 7h. J’écoute les infos, je poste sur mes réseaux, je réponds aux abonnés…et puis je me prépare pour les rendez-vous de la journée.

En général j’arrive à mon bureau vers 9h1/2 – 10h.

Si j’ai un rendez-vous avec une cliente, je vais lui proposer des modèles puis organiser les essayages ou lui faire parvenir des photos. Je contacte aussi maquilleuse et coiffeur (si la cliente n’a pas les siens car il serait dommage qu’elle arrive maquillée ou coiffée « à peu près » le jour J .

Je tiens à ce que tout soit parfait (et il faut aussi penser aux éventuels impondérables ) .

Si je n’ai pas de rendez-vous je suis en « repérage » pour des demandes en cours ou pour l’organisation des shooting photos pour les magazines.

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Dans ce dernier cas, il faut, une fois le Moon board élaboré, demander les modèles aux bureaux de presse qui les envoient par coursier, organiser le shooting avec mannequins, maquilleuses, coiffeuses…etc et être attentif aux moindres détails !

Z.P : Mais alors les marques doivent toutes vous faire « les yeux doux » pour que vous choisissiez leurs modèles,non ?

A.S : Pas tant que ça. Vous savez, chaque marque à sa façon de mettre en avant les atouts pour une certaine silhouette de femme. Par exemple chez Tom Ford c’est une silhouette où les épaules sont mises en avant avec une taille fine comme dans les années 80. Chez Dior on peut trouver des modèles très annees 50 ou au contraire période Galliano … donc c’est mon travail de faire correspondre la silhouette de ma cliente avec la marque la plus seyante.

Je dois avouer que j’avais parfois du mal à le suivre dans les détails à propos des créations des Maisons de Haute Couture, sujet qu’il maîtrise parfaitement. Mais ce qui m’a sauté aux yeux c’est qu’Antoine Schmidt est passionné de mode en général et de son métier en particulier.

Et c’est d’ailleurs ce qui a motivé ma dernière question :

Z.P : « Comment vous voyez-vous dans deux ans, cinq ans … dix ans ? »

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A .S : À court terme, cela me plairait bien d’aller travailler un peu à Londres, et aussi à L. A pour les Awards par exemple … je pense que ce sont des villes intéressantes au niveau de la mode.

Et puis à moyen terme c’est à dire d’ici 5/6 ans j’aimerais fonder ma propre griffe. J’ai déjà des dizaines de carnets de croquis à la maison . Mais le plus difficile quand on lance sa griffe est de trouver LE bon modéliste. C’est primordial. Il doit comprendre exactement et interpréter le modèle tel que vous l’avez conçu.

J’ai beaucoup apprécié cet échange et je n’ai même pas pensé à lui poser les fameuses questions du « portrait chinois » tellement Antoine semblait plus passionné de son métier que de lui-même…

Mille mercis, Antoine Schmidt de m’avoir accordé un peu de votre temps et j’espère avoir très vite le plaisir de présenter – en avant première – votre griffe à mes lectrices (que j’invite à découvrir votre univers sur votre page Instagram )

Crédits photos : Antoine Schmidt VB