Aujourd’hui c’est avec un immense plaisir que je vous présente Sylvain Zarli, comédien lauréat du Meilleur Premier rôle aux P’tits Molière 2019, dont j’admire le talent et le professionnalisme.

Bonjour Sylvain,

Z.P : On sait tous que la situation actuelle est … disons « compliquée » (et c’est un euphémisme) pour les artistes du spectacle vivant et je constate que, néanmoins toi, tranquilou, tu gardes la pêche, tu parles de plein de projets tu fais plein de trucs… comment fais-tu pour être aussi positif ?

Effectivement, 2020 est une année noire pour la culture, une fois de plus nous sommes les premiers touchés.

Ainsi que plusieurs corps de métier à qui nous nous joignons en pensée . 

En ce qui me concerne , j’essaie toujours de rester positif pour la suite. J’attends 2021 avec impatience et je me dis que tout redeviendra comme avant. J’ai un lien très fort avec mon métier, je l’aime et il me le rend bien. Je profite donc de cette période terrible pour me pencher sur l’avenir .

Z.P : Et d’ailleurs, «sans transition », comme disait notre célèbre PPDA, raconte nous ton parcours, comment tu as commencé, au tout début et ce qui t’a mené jusqu’à la scène

J’ai commencé à neuf ans, autant dire que je suis tombé dedans quand j’étais petit …  (Sylvain Zarli)

J’ai commencé à cet âge, à l’école primaire dans un groupe de théâtre. Étant plus jeune, je manquais de confiance en moi et j’ai eu l’opportunité d’intégrer cette option théâtre à l’Ecole Jean 23. C’est grâce à mes parents, qui m’ont permis de m’épanouir dans ce groupe , que je me suis rendu compte à quel point la scène était importante pour moi.

Z.P : Est-ce que tu as toujours voulu être artiste ou y a-t-il eu un «élément déclencheur »?

L’élément déclencheur, comme je le cite dans les lignes au-dessus, c’est les cours de théâtre dans mon école …

Z.P : Un souvenir de ta « première scène »?

Ma première standing ovation ! 

Oh oui je m’en souviens très bien!

Je me rappelle même le nom de la jeune fille à qui je donnais réplique (Marine Boutet); bien entendu nous avions le même âge, j’espère qu’elle va bien ! 

C’était une pièce de théâtre coupée en plusieurs petites scènes …. Ma première standing ovation ! 

Ce sont pour moi des souvenirs magnifiques !!!!

Z.P : Beau, talentueux, reconnu et pourtant, chaque fois que je te rencontre, tu restes naturel, sympa, sans aucune prétention …

Moi je reste convaincue que c’est ta personnalité mais…quand même quel est ton secret pour éviter le piège du « comédien pour qui ça marche bien »?

Tout d’abord merci infiniment pour  le compliment ! L’humilité je pense que c’est un ingrédient important, dans la recette du succès, je suis passé et je passe encore par des moments difficiles, qui me permettent de rester les pieds sur terre, et surtout de ne pas oublier d’où je viens, mes racines, mes valeurs. J’aime les êtres humains, et un comédien n’existe qu’à travers son public qui se déplace pour venir nous applaudir. 

Être authentique c’est le plus important pour moi .

Je suis né comme ça c’est ma nature, je laisse la place du prétentieux aux acteurs dont les projets sont livrés sur un plateau d’or. Moi je préfère le bronze, celui-ci se rapproche plus du peuple !

Z.P : On a toujours du mal à se représenter comment un artiste arrive à jongler entre concerts, répétitions et vie de famille…d’autant que toi tu navigues entre Paris et le Sud…

Du coup raconte, quelle est ta journée-type ?

Je vis à Paris depuis 3 ans. Mes programmations se déroulent – pour la majorité d’entre elles – dans la capitale. J’ai aussi des dates un peu partout en France, donc les transports je connais bien ! Train, voiture, bateau et je suis même fier de vous avouer que j’ai fait mon baptême de l’air (alors que j’ai toujours eu peur de l’avion !!!) Maintenant je peux ajouter ce transport à ma liste! 

Pour la vie de famille c’est très compliqué ! Mais je fais avec !

 Les répétitions aussi se passent généralement dans la capitale mais il arrive parfois qu’elles soient délocalisées. Dans ces cas là je me déplace.

Z.P : Tu as une fille, « ta plus belle création » d’après ce que tu m’as dit. En effet elle est magnifique et vous avez l’air hyper complices tous les deux. Si elle choisit d’ici quelques années de se lancer en tant que comédienne tu lui diras « fonce » ou « fais gaffe » ou … les deux ?

Oui en effet, j’ai une fille merveilleuse ! Être père est le rôle de ma vie !

sylvain Zarli

Et je me dois de réussir pas uniquement pour moi mais aussi pour elle, qui subit indirectement mon absence due à ma carrière de comédien. Elle vit avec sa mère dans le sud de la France et je ne la vois pas souvent. C’est le prix à payer !

Mais je pense à elle toutes les secondes et sa photo est toujours avec moi en loge.

Si elle devait être amenée à faire ce métier, bien entendu je lui dirai « Fonce crois en tes rêves, si besoin papa sera là pour t’aider! »

… mais j’accentuerai bien sur la dure réalité de ce métier et je lui dirai aussi de faire gaffe !

Z.P : Juste avant le début d’une Première, stress de dingue ou zénitude absolue?

sylvain Zarli

Avant le début de la première, quelques petits battements cardiaques et une zénitude absolue!!!

Z.P : À ce propos, as-tu une anecdote amusante qui te soit arrivée lors d’une représentation … qui te fait sourire aujourd’hui mais qui ce jour-là t’avait plutôt mis en panique?

Lors d’une représentation du Journal d’un fou à Montmartre, en plein milieu du spectacle un clou sortait de la malle (n.d.l.r : l’un des éléments de décor) et je me suis ouvert le bras !

sylvain Zarli

J’ai continué à jouer tout en remarquant que mon sang avait giclé sur le visage d’une pauvre dame dans le public . 

Je me suis senti affaibli car je perdais du sang, le manche de ma chemise blanche est devenue rouge, j’ai joué jusqu’à la fin sans que le public ne s’en rende compte, c’était fou !

À la fin de la représentation certaines personnes m’ont demandé si le sang faisait partie de la mise en scène .

Z.P : Côté création, y a-t-il un moment qu’on pourrait qualifier «d’inspiration spontanée » où brusquement tu te dis « tiens je vais créer ce spectacle » (que tu sois en train d’attendre l’autobus ou chez ton boulanger) ou au contraire as-tu besoin de te poser avant de choisir un texte ?

sylvain Zarli

Pour être honnête les deux ! Mon cerveau cogite tout le temps !

Z.P : Quels sont selon toi les avantages de ce métier ?

Et …les inconvénients?

sylvain Zarli

Les avantages sont : vivre de sa passion! La reconnaissance du public! 

Les inconvénients sont : les moments creux qui laissent place à l’incertitude de ce métier, l’aspect financier, la patience, l’attente, s’efforcer à vivre au jour le jour face à un avenir incertain.

Z.P : Quels sont tes futurs projets ? À court terme ? À long terme ?

Des projets? J’en ai à foison!

La suite du JOURNAL D’UN FOU dans la capitale (programmation du 21 janvier au 22 avril 2021 les jeudis à 21H30 au Théo théâtre 20 rue Théodore deck dans le 15ème

Le JOURNAL D’UN FOU dès novembre 2021 au théâtre du guichet Montparnasse. 

Un soir chez Renoir de Cliff Paillé en 2021 à Paris (mais le lieu est encore secret!!!)

Le Festival d’Avignon 2021 bien sûr, à l’ Espace Roseau Teinturiers 

Je viens également de signer un contrat avec l’agence AAC talentJe suis donc représenté par Patrick Goavec. Je serai sur plusieurs castings cinéma / série télé en 2021 !!!

Et représenté par la prestigieuse agence Rebecca Paris pour la publicité!!

Et pour finir je suis sur la série télévisée   » Draculi et Gandolfi «   – réalisée par Guillaume Sanjorge – dans le rôle d’un chef viking déjanté!!!

Maintenant parlons un peu de toi.

Z.P : Si tu devais vivre dans une autre ville que Paris tu choisirais …

Certainement ma région !!! Le sud de la France ( St Mandrier sur mer )

sylvain Zarli

Grâce  à Romain Vincent adjoint à la culture et Françoise Montagne directrice artistique, je suis le parrain et programmateur de ce magnifique théâtre les pieds dans l’eau, le théâtre Marc Baron. .

En tant que programmateur, ma mission consiste à trouver des spectacles, divers et variés, de toutes régions pour la programmation du théâtre et mon rôle de parrain est d’associer mon image à celle du théâtre.      

Z.P : Si tu devais te décrire en 5 mots…

sylvain Zarli
  1. humain 
  2. généreux
  3. passionné 
  4. ambitieux
  5. volontaire

Z.P : Tu pars en vacances … plutôt city trip, détente à la campagne ou tout simplement bord de mer ?

Bord de mer … et montagne aussi, les deux !!

Z.P : Dans ta play list on trouve principalement ….

  1. COLDPLAY
  2. LONDON GRAMMAR

Z.P : Le film que tu pourrais revoir 10 fois …

La soupe aux choux !!! Avec deux acteurs extraordinaires : Louis de Funès et Jean Carmet

Z.P : Tu gagnes 10 000 € là tout de suite, tu ………

J’investis 5000 euros pour la communication des spectacles! Et je fais plaisir à mes proches .

Z.P : Et si c’est 500 000 € ? ………………..

sylvain Zarli

Je vais allumer un cierge à l’église de Montmartre!!! 

Je fais don de 100 000 euros pour les enfants malades! Je place 100 000 euros pour les moments difficiles, je dépose de l’argent sur le compte en banque de ma fille et je distribue le reste à ma famille !!!

Z.P : Tu es élu Président de la République, la première grande décision que tu prends c’est …..

sylvain Zarli

La politique me dégoute, je préfère ne pas répondre à la question !!!! 

Merci mille fois Sylvain de m’avoir accordé cet interview et rendez-vous dès la réouverture des théâtres pour te retrouver sur la scène du Théo Théâtre.

Merci infiniment Béatrice !!! Gros bisoussss!!!

Crédits photos : ALEX PIXELLE / GIL FRECHET /  VISUEL ST MANDRIER  sandrine obitz  (  sobitz@ville-saintmandrier.fr )