Depuis le 14 octobre et ce jusqu’au 18 décembre 2016, d’étranges structures métalliques occupent l’ancienne sacristie du Collège des Bernardins.

Quatrième invité du programme de résidence « Questions d’artistes » initié par le commissaire d’exposition Gaël Charbau, l’artiste Tarik Kiswanson, par l’intermédiaire de ces structures en acier poli, engage un dialogue à la fois visuel et conceptuel avec l’architecture cistercienne.
Diplômé du Central Saint Martins College of Arts and Design de Londres et des Beaux-Arts de Paris en 2014, il est considéré comme l’une des figures émergentes de la FIAC 2016
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Un travail sculptural et conceptuel autour du corps, de la matière et de la perception.
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Au cœur de la réflexion de l’artiste, la rencontre physique entre l’oeuvre et le spectateur qui peut physiquement s’intégrer à chacune des oeuvres.

 

Généralement en laiton ou en acier – qu’il polit à l’extrême afin de les rendre réfléchissantes – ses œuvres accrochées au plafond semblent attendre l’action du spectateur qui déclenchera leur mouvement.

Pour nous éclairer sur les motivations de l’artiste à l’origine de ces oeuvres, j’ai voulu partager avec vous une interview de Tarik Kiswanson faite par Gael Charbeau, commissaire de l’exposition:

Gaël Charbau :
Vous avez pensé un projet spécifiquement pour l’ancienne sacristie du Collège des Bernardins. Pouvez-vous me dire en quelques mots ce qui vous a intéressé dans ce lieu ?
Tarik Kiswanson :
Le fait que le plafond semble faire « plier » l’architecture. L’absence de lignes droites ou de coins nets ordonne tout en arcs et en courbes. Je travaille depuis un moment sur des sculptures pour ce type d’architecture, je les appelle « vestibules ».
Il s’agit de mobiles en métal qui, sous l’influence de la gravité et grâce à l’élasticité du métal, retombent en des formes spécifiques quand ils sont suspendus.
La question de la hauteur m’a aussi beaucoup intéressé, ainsi que les possibilités acoustiques offertes par le lieu, de même que la manière qu’il a de révéler un sentiment étonnement physique de prolongation corporelle.
Gaël Charbau :
L’ œuvre que vous avez imaginée est très épurée dans sa conception puisqu’il s’agit d’un seul matériau -du métal poli- qui va habiter tout l’espace. Comment cette matière, avec laquelle vous travaillez depuis plusieurs années, est-elle apparue dans votre travail ?
Tarik Kiswanson :
Depuis de nombreuses années, mon travail a consisté en une recherche constante sur
la relation entre l’œuvre d’art, la sculpture, et le spectateur [… ] L’un des aspects qui est devenu central pour moi, c’est la manière dont le spectateur peut jouer un rôle actif dans la création de sens de mon travail. […]
J’ai commencé par polir le métal pendant des heures, des jours, des mois jusqu’à ce qu’il devienne miroir. C’est une forme de méditation qui prend son sens final dans les yeux des regardeurs.
Gaël Charbau :
Votre travail implique toujours le corps et le regard des spectateurs.
Quelle expérience souhaitez-vous partager dans ce projet inédit pour le Collège des Bernardins ?
Tarik Kiswanson :
On ressent dans cet espace un sentiment de suspension et j’aimerais accentuer cet
effet.
Je voulais travailler sur la relation entre l’architecture imposante du XIIIème
siècle et les corps des spectateurs circulant aujourd’hui dans cet espace. Comme des réminiscences de niches ou d’isoloirs, les lignes de métal poli à l’extrême définiront une certaine circulation.
Les spectateurs pourront aussi entrer dans ces sculptures « tombantes ».

 

Ils apparaîtront alors, de même que les murs de pierres de la sacristie, oblitérés, disjoints ou démultipliés par la centaine de réflexions.

Merci mille fois à Tarik Kiswanson et à Gaël Charbau de nous proposer la découverte de ces sculptures tellement originales qui investissent un lieu si impressionnant.

Ces vrai qu’elles ne sont que trois et que du coup l’expo est « toute petite » mais tellement riche en ce qu’elle nous donne à voir !

Il vous reste tout juste deux semaines si vous voulez la découvrir – elle se termine le 18 décembre – alors ne tardez pas trop !

LE COLLÈGE DES BERNARDINS

C’est un moine anglais, Étienne de Lexington, abbé de Clairvaux, qui initie le projet du Collège Saint-Bernard, bientôt désigné comme Collège des Bernardins, qui va servir de lieu d’étude et de formation aux moines cisterciens.
Quelques années après la création de l’Université de Paris, la construction commence en 1248 sur un terrain marécageux en bord de Seine, et sur le modèle architectural des abbayes cisterciennes.

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 Cliquez sur l’image pour voir la visite virtuelle du Collège au XIIIème siècle….

Le Collège des Bernardins, est aujourd’hui un lieu de recherche et de débat, ouvert à tous, qui initie des dialogues,  des travaux de réflexion et de recherche, des formation, ou des manifestations artistiques, pour l’Église et la société, sur la question de l’homme et de son avenir.

Au cas où vous seriez intéressés il y aura un concert de Noël le 9 décembre  intitulé « Music for Freedom ».

J’aime bien cet endroit parce qu’il respire la sérénité, et puis ce quartier me rappelle tellement mes années-fac …

Des bisous plein vos joues .

Infos pratiques

Ongoing Reflection
You, Me , So Many de Tarik Kiswanson 

Collège des Bernardins
20 rue de Poissy
75005 Paris
01 53 10 74 44
Entrée libre
Ouvert du lun. au sam. de 10h à 18h,
dim. et jour férié de 14h à 18h.
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