Le week-end dernier était plus particulièrement consacré au théâtre.

4 pièces en quatre jours !

Des pièces très différentes et toutes excellentes !

LE PÈRE NOËL EST UNE ORDURE

Théo-Théatre 

Revisité par la Compagnie Saynète et sans bavure, la pièce mythique du Splendid se refait une jeunesse dans ce petit théâtre du 15ème arrondissement. 

Zezette, Pierre Mortez, Thérèse, M. Preskovitch, Félix, Katia… ils sont pratiquement tous là!

Je ne vous ferai pas l’affront de vous raconter le synopsis.

Par contre, je n’ai pas pu résister – d’ailleurs c’eut été dommage – à partager avec vous ces répliques-cultes que les comédiens de la troupe ont su réactualiser pour le plus grand bonheur du public…

« C’est cela oui… » 

« Oui, oui, oui, c’est fait à la main, c’est roulé à la main sous les aisselles. »

– Oh Thérèse ! Une serpillère ! C’est formidable, écoutez, fallait pas…

– Mais non Pierre c’est un gilet…
– Ah mais oui bien sûr, c’est un gilet ! Où avais-je la tête ? Il y a des trous plus grands pour mettre les bras ! Si vous saviez comme ça tombe bien, je me disais encore hier soir qu’il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles. Je suis ravi Thérèse !

« Ça dépend » … Oui ça évidement, on vous demande de répondre par « oui » ou par « non » alors : ça dépend, ça dépasse !

LE FAMEUX TABLEAU 

« N’y voyez surtout pas le fantasme de l’homme mais plutôt… Comment dirais-je ? La recherche créative, le délire de l’artiste!« 

« N’y voyez surtout pas le fantasme de l’homme mais plutôt… Comment dirais-je ? La recherche créative, le délire de l’artiste. » 

« Lâchez-moi sale pédale ! Ce ne sont pas vos pieds qui me gênent, c’est votre vice! »

Vous l’aurez compris, les comédiens de la troupe Saynète et sans bavure réussissent avec brio le pari – fort ambitieux – de cette reprise de la comédie cultissime, Le Père Noël est une ordure.

Les fins d’après-midi du dimanche sont souvent plutôt déprimantes mais alors là, si vous voulez terminer votre week-end de bonne humeur  après avoir rigolé pendant 1h20 – et pratiquement sans discontinuer car chaque réplique, chaque scène, chaque mimique provoque un éclat de rire –  c’est la pièce à ne pas louper!

La Compagnie Saynète et sans Bavure joue encore au Théo Théâtre jusqu’à la fin du mois d’avril, alors réservez vite vos places ICI .

Infos pratiques

LE PÈRE NOËL EST UNE ORDURE

Compagnie Saynète et sans Bavure

Tous les dimanches à 19h jusqu’au 28 avril 2019

Théo Théâtre
20 rue Théodore Deck
75015   Paris

Crédits photos : Prod.

LA MALADIE DE LA FAMILLE M 

Une comédie dramatique portée par de – très – jeunes comédiens, formés au Cours Florent … qui assurent un max!

Le synopsis:
Si le patient semble être le père Luigi, colérique et « légèrement » sénile, il est loin d’être le seul touché et ses enfants présentent tous trois de troublants symptômes.
Marta met de côté sa vie pour s’occuper des autres, Gianni ne sait pas quoi faire de ses dix doigts et Maria se demande si son Fulvio l’aime vraiment ou s’il ne lui préfère pas son meilleur ami Fabrizio.
De quiproquos amoureux en mésaventures tragicomiques, ce petit monde en pleine perte de repères et de valeurs évolue sous le regard du docteur – et narrateur – Cristofolini. Conscient que les événements marqueront sa carrière pour toujours.

Yannis Moussouni est à la fois metteur en scène et comédien puisque c’est lui qui interprète le personnage de Gianni.

Il est top ! (Les autres artistes le sont aussi mais comme c’est à lui que l’on doit la mise en scène je tenais à vous en parler plus particulièrement.)

Yannis Moussouni sait donner cette gravité aux situations qui sembleraient au premier abord relativement banales. Il excelle dans le rôle de Gianni, le jeune frère de Marta et Maria, qui, en dépit de son air de « jeune à peine sorti de l’adolescence », est d’une extrême clairvoyance. Gianni a tout compris de la vie, mais à quoi bon le dire? Et surtout avec qui pourrait-il évoquer ce qu’il analyse de la situation?

Une maturité en contraste avec sa place dans la fratrie – et dans la pièce. Il est censé être le plus jeune de tous,  mais c’est aussi celui dont les propos sont les plus matures.

Quant aux deux soeurs (Shawna Municchi et Clara Pires) aux personnalités diamétralement opposées, l’une Maria, court de bras en bras poursuivant vainement un bonheur toujours illusoire. L’autre soeur, Marta, a endossé la responsabilité de toute la famille…  comme s’il s’agissait d’une robe de nonne qui serait trop grande pour elle. Mais qu’elle s’efforce de porter quand même… Est-elle vraiment attirée par le médecin de famille ou a-t-elle juste envie d’une petite parenthèse…

Et puis il y a Fabrizio et Fulvio deux potes, inséparables. La vie leur fera une bien mauvaise farce en les plaçant face à face dans une position de rivalité somme toute assez prévisible…

Situation banale certes, mais que les comédiens parviennent à exprimer avec un tel talent!

J’ai failli oublier Luigi, le père qui se rend compte peu à peu qu’il ne maîtrise plus grand-chose.. surtout lorsqu’il doit se débattre parmi tous ces non-dits lorsque l’on évoque la cause de la mort de son épouse…

Cristofolini, c’est le narrateur – « omniscient » grâce à son statut de médecin de famille – il nous éclaire un peu sur certains points d’ombre. Moins présent sur scène que les autres comédiens, il contribue pourtant lui aussi à faire évoluer les situations…

Mais je vous en ai déjà trop dit! 

Car cette pièce – encore plus que d’autres – n’est pas de celles que l’on raconte. Il faut aller la découvrir.

Il faut plonger dans cet univers d’autant plus grave que les comédiens semblent à peine sortis de l’adolescence. Je sais que je me répète mais leur fraîcheur m’a d’autant plus frappée qu’elle contraste avec leurs talents (mot que je mets volontairement au pluriel car ils vous étonneront par des performances autres que celles de qu’on attend ordinairement de comédiens)…

Et puis il y a cette émotion, presque palpable, qui vous envahit au fur et à mesure de l’évolution de la situation… Cette même émotion qui vous fait repenser à la pièce bien après que vous l’ayez vue et qui vous fait dire :

« Oui il faut aller voir cette pièce. Elle est vraiment bien ! »

Réservations ICI.

Infos pratiques

La Maladie de la Famille M.

Auteur : Fausto Paravidino

Mise en scène : Yannis Moussouni

Artistes : Shawna Municchi, Clara Pires, Julien Bartyzel,

Antoine Capra, William Franchi, Yannis Moussouni, Mathieu Pillard
Durée : 1h35

Vendredi et samedi à 21h30 jusqu’au samedi 27 avril 2019

Théâtre Clavel
3 rue Clavel
75019   Paris

Je ne me suis pas trompée en évoquant trois pièces, alors que je ne vous en recommande que deux.

Vous pourriez penser que je n’ai pas appréciées deux autres… loin de là, c’est juste parce que la première, JAMAIS PLUS, je l’ai vue alors que c’était le dernier week-end où elle se jouait à Paris.

(Et la quatrième pièce, DON JUAN EST UNE FEMME, d’Olivier Maille, fera l’objet d’un prochain article car elle reste encore un peu plus longtemps à l’affiche au Café de la Gare).

JAMAIS PLUS, est une pièce écrite et mise en scène par GEOFFREY LOPEZ 

ANTOINE FICHAUX y tient le rôle de Franz Weissenrabe.

C’est l’histoire d’une prise de conscience, d’un basculement, d’un engagement.

De convictions profondes aussi. Celles d’un jeune homme à priori sans histoire qui, de façon fortuite sera impliqué dans l’HISTOIRE.

Cette pièce est adaptée de l’histoire vraie d’un jeune résistant allemand qui faisait partie de LA ROSE BLANCHE, et fut condamné à mort par les nazis en 1943 pour Haute Trahison.

Synopsis: Alors que le nazisme est en marche dans l’Allemagne d’avant-guerre, Franz Weissenrabe, un garçon ordinaire, est irrésistiblement séduit par la fraternité et les activités proposées par les jeunesses hitlériennes. Il devient ainsi peu à peu le jouet du fascisme, un bon petit soldat, prêt à tout, même à dénoncer son père lorsque celui-ci veut aider des juifs à quitter le pays. Face à la violence de l’arrestation de la famille juive et de son père, Franz va rompre avec tout ce qu’il aimait et rejoindre le mouvement résistant « La Rose Blanche ».

JAMAIS PLUS a été jouée l’année dernière au Studio Hébertot et au Théâtre du Roi René Avignon dans le cadre du Festival Off.

Une interprétation remarquable d’Antoine Fichaux seul en scène pendant toute la pièce. 

Jamais plus pointe du doigt les symptômes d’une société manipulée. À travers l’histoire d’un jeune allemand qui écrit à sa mère depuis sa cellule lui/nous racontant l’évolution du jeune fanatique qu’il était jusqu’au moment où, prenant conscience de ses actes lors d’un épisode douloureux, il s’engage dans la résistance. Il sera condamné à mort.

« Ce n’est pas difficile de mourir, il faut juste se laisser aller…Vivre demande plus d’exigence! »

Crédits photos : Leo Paget

Remarquable en effet !

Il ne me reste plus qu’à vous conseiller vivement à aller voir LA MALADIE DE LA FAMILLE M (vendredi ou samedi prochains à 21h 30 au Théâtre Clavel)) ou/et LE PÈRE NOËL EST UNE ORDURE (dimanche à 19h au Théo Théâtre).

Ce sont vraiment d’excellentes pièces et les artistes – aussi bien ceux de la Compagnie Saynète et sans Bavure que ceux du Collectif les Impromptus – sont tous formidables !

Bravo les artistes ! Je vous tire mon chapeau !